Norman Spinrad sera l’invité du prochain festival Quais du Polar, avec d’autres auteurs aux frontières des genres polar/SF comme Marin Ledun, Rosa Montero, Bernard Werber…

 

Né en 1940, l’Américain Norman Spinrad a d’abord été éditeur avant de se consacrer entièrement à l’écriture, après la publication de son premier roman, Les Solariens, en 1966. Aux côtés de Philip K.Dick ou Terry Ptratchett, il appartient alors à la New Wave, mouvement littéraire qui a bousculé les limites du genre SF en y incluant de nouvelles formes narratives et des thèmes inexplorés jusque là (sexualité, politique, corruption, conflits raciaux, drogues…). Norman Spinrad, qui a le souci du détail, se documente inlassablement pour dénoncer mass medias, racisme, pouvoir des sectes… dans un style cru et alerte qui fait frémir l’Amérique bien pensante.

A l’époque, deux grands romans font scandale : en 1969, Jack Barron et l’Eternité affole en dénonçant le contrôle des médias à travers l’achat du silence du héros, un présentateur TV « dérangeant », contre la promesse du pouvoir d’immortalité mis au point par un industriel véreux, et en 1972 c’est au tour du Rêve de fer, dans lequel Spinrad imagine le livre qu’aurait écrit Hitler s’il avait été auteur d’heroic fantasy dans un monde ayant subi un cataclysme nucléaire… Avec Rêve de fer, Jack Barron fait partie des œuvres majeures de la SF américaine, cité régulièrement par les spécialistes du genre. Il marque un tournant dans l’œuvre de Spinrad, qui ne cessera depuis de dénoncer les dérives du rêve américain et des grandes puissances économiques.

En 1988, Norman Spinrad s’exile à Paris où il  poursuit de loin la critique sociale de son pays. Il a publié une trentaine de romans, dont la fresque Un printemps russe (et si l’URSS avait gagné la Guerre Froide ???). Bien qu’il soit considéré comme l’un des plus grands auteurs de science-fiction, ses deux derniers romans, Oussama (2010) et Le Temps du rêve (Fayard, 2012), n’ont pas été publiés aux Etats-Unis, jugés une nouvelle fois trop sulfureux et provocants.

A lire l’interview de Norman Spinrad sur le site du Point, à l’occasion de la sortie récente de Le Temps du rêve, qui s’interroge sur les dangers d’une société où tout serait contôlé, y compris nos subconscients.